L'enfant noir
Camara Laye
Résumé : Laye est un jeune garçon qui vit avec ses parents à Kouroussa, un village de Haute-Guinée. Son père, forgeron et orfèvre, lui enseigne les techniques de son art. Laye rend parfois visite à sa grand-mère qui habite à Tindican, un village voisin. Il y découvre la paysannerie. A Kouroussa, il va à l'école française. Il entre dans l'association des non-initiés, où il apprendra la mort de son ami Check. Après avoir réussi à obtenir son certificat d'aptitude professionnelle, Laye se voit offrir la possibilité de continuer ses études en France. Après hésitations, il finira par accepter cette offre.
Extrait : - Je pensais à mon deuxième oncle Bô. Où est-il à présent ? - Dieu seul le sait ! A sa dernière visite il était ... Voilà que je ne sais même plus où il était ! Il n'est jamais au même endroit, il est comme l'oiseau : il ne peut demeurer sur l'arbre, il lui faut tout le ciel !
L'avis en question : Une roman touchant d'un homme partagé entre sa culture, ses parents et son envie d'indépendance.
Concrètement une autobiographie ne peut être discutée sur la forme et non sur le fond. Qui suis-je pour critiquer le vécu d'une personne ? Camara Laye nous raconte son histoire depuis son enfance jusqu'à ses études supérieures où il se rendra en France, loin des siens pour concrétiser ses rêves.
La plume de l'auteur est surprenante, la langue est entre le soutenu et le courant. Un vocabulaire riche (peut-être trop ? ça peut clairement freiner), des passages poignants, aucune prise de position politique ou sociale, simplement des faits. Nous naviguons en culture Guinéenne, avec ses traditions, ses apprentissages et ses valeurs. Le petit garçon qu'il est au début du livre devient petit à petit un homme, notamment grâce à un rite de passage, mais aussi et surtout grâce aux membres de sa famille qui vont lui faire découvrir la ville et le travail à la campagne. On suit sa progression de ses rêves d'enfant, de ses joies et de ses peines, de ses performances à l'école aussi. L'auteur nous dévoile de manière presque impudique son village natal et toutes ses coutumes. On sentirait presque le feu ardent dans la brousse, la chaleur étouffante du chemin de l'école et la rudesse des professeurs.
Le personnage qui m'a le plus marqué je crois est sa maman. Une femme droite et de caractère mais un amour inconditionnel envers son fils qu'elle a du mal à montrer. Tous sont très pudiques entre eux. Ils sont aussi très solidaires. Nous découvrons aussi sans pudeur aucune la polygamie, elle n'est qu'évoquée sans être approfondie tout comme la circoncision ou l'excision. Ça m'a questionné, ça m'a donné envie d'en savoir d'avantage sur ces pratiques. Les rôles sont aussi bien déterminant entre hommes et femmes. Les femmes s'occupent du foyer et les hommes travaillent, mais quand il est question d'éducation, les femmes ont plus de pouvoir. Leur avis est demandé, elles ont leur propres rituels sans homme et inversement.
Pour résumé, un voyage fascinant dans une partie de la culture guinéenne aux côté d'un enfant noir choyé par sa famille, dont il rendra un très grand hommage avec ce livre. Entre mélancolie de sa terre et la joie de venir en France, ce livre oscille.
Ma Note : 16/20
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