La Bête - A. Zavarelli

 

La Bête 

A. Zavarelli 

Résumé : Autrefois, je croyais aux contes de fées.  Mais ensuite, il m’a prise.  Et il m’a appris que la vie n’était pas un conte de fées.  Il est abîmé, brisé.  Une créature sombre et sauvage.  Sa beauté est violente et ses mots cruels.  Son cœur est un paysage plongé dans l’ombre, où rien ne peut pousser.  Il affirme qu’il ne pourra jamais vraiment s’attacher à moi, et il me le prouve chaque jour.  Il a détruit ma vie.  Il m’a torturée.  Et pire encore...  Il m’a exercée à supplier pour quémander son affection.  Dans cette prison, la lumière du jour ne perce pas.  Il m’a appris que la haine naissait de l’obscurité.  Mais ensuite il m’a appris que, parfois, l’amour aussi y trouvait racine.

Extrait : Sa bouche est avide et la mienne tout autant. Je le bois. Je le goûte. Et je bouge contre lui. Nous devenons frénétiques, oubliant tous les deux l’étendue de ses blessures jusqu’à ce que l’une de ses plaies se rouvre et qu’il se remette à saigner. 

L'avis en question : Oubliez le célèbre conte, ou le film de Disney. On plonge ici dans la Dark Romance, et si quelques fois, il y a des clins d'oeil aux oeuvres, pour le reste il n'en est rien. 

Ce One-shot commence de manière brutale, dérangeante et glauque : Isabella, auteure compositrice et interprète entre petit à petit dans la dépression. Son père a disparu et sa carrière musicale prend un tournant qu'elle ne veut pas, mais son manager la harcèle même sexuellement. Pourtant on se rend vite compte que quelqu'un l'observe tapis dans l'ombre, avec des dans l'idée de la brisée et de la faire souffrir au delà de toute limite ...

Après le début brutal, vient l'horreur des traitements infligés à Isabella. L'auteur décrit très nettement les comportements que n'importe quel humain pourrait avoir : la rage, la peur, la révolte et la résignation. Nous passons par toutes les phases les plus terribles pour elle, avec des sévices très cruels. Elle est asservie d'une manière qui ne la rend presque plus humaine, son bourreau se délecte même de ses peurs et de ses pleurs. Ces scènes, cruelles et gênantes, m'ont comme paralysé durant ma lecture. C'était tellement bien décris, tellement réaliste que ça prend aux tripes et ça m'a dérouté. J'ai fais quelques pauses pour pouvoir poursuivre tellement les sentiments décris semblaient réels. Viens ensuite, la résignation, l'abandon de soi (le syndrome de Stockholm ?), les sentiments. La lumière derrière la carapace que ne fait que montrer Javi. Mais, j'ai eu un peu de réserve vers la fin du livre, comment de telles horreurs peuvent ensuite permettre de filer le parfait amour ? Bien sûr, l'amour ne nous permet pas de choisir vers qui va aller votre coeur. Mais c'est tellement paradoxale d'aimer l'être qui vous a fait le plus souffrir sans qu'il y ait de lien de filiation, que ça me parait presque irréel.

Comment ne pas parler de la psychologie des personnages ? Isabella est clairement une proie facile. Elle est au fond du trou psychologiquement, mal entourée, résignée et affligée. Javi est un prédateur, calculateur, cruel et une rancoeur plus grande encore le ronge. Mais il a été façonné, on ne devient pas monstre de la naissance. Toute la haine accumulée depuis des années se tourne vers Bella, et le sadique en lui prend du plaisir à la torturer. Ces deux êtres sont des opposés et pourtant, ils sont âme soeurs. 

L'intrigue est plutôt prenante. On sent qu'un truc louche se cache derrière tout ça. Plusieurs fois, je ne m'attendais pas à la tournure des évènements, l'auteur sait manier la surprise. Le dénouement lui, est plutôt couru d'avance, mais un mystère plane quand même tout au long de la lecture. 

Une Dark Romance plutôt crue, psychologiquement difficile, avec des rebondissements qui font défiler les pages.

Ma Note : 15/20