Theodore Sturgeon
Résumé : Lorsqu'il est renvoyé de l'école, à l'âge de huit ans, cela fait déjà plusieurs années que Horty mange des fourmis en cachette. Fuyant alors la demeure de ses parents adoptifs qui le martyrisent, le gamin trouve refuge au sein d'un cirque ambulant où il devient le partenaire de deux jeunes naines, Zena et Bunny. Mais les personnages les plus extra-ordinaires du cirque restent son féroce directeur, surnommé le Cannibale, et son étrange collection de cristaux : des cristaux qui peuvent gémir et semblent toujours plongés dans un rêve minéral.
Extrait : L’humanité est un concept familier aux anormaux : à leur grand désespoir, ils s’en sentent en effet tout proches; ils expriment leur parenté avec elle dans un sanglot de regret et ne cessent jamais de tendre vers elle leurs bras difformes
L'avis en question : La science-fiction est un genre littéraire qui me permet de sortir de mes sentiers battus; loin d'être mon domaine de prédilection (je ne sais pas réellement pourquoi), j'essaie pourtant de m'y intéresser par des livres faciles à lire.
On peut dire que ce roman est doux. Loin d'être bourré de détails sur des machines ou des mondes extravagants, il met en scène des êtres vivants différents mais qui recherchent simplement la reconnaissance des être dis "normaux". Ecrit dans les années 50, il est pourtant d'actualité : les relations hommes/femmes de l'époque se sont adoucies, mais restent dominées par la gente masculine, les différences sont toujours pointées du doigts et souvent mal tolérées. L'auteur nous emmène à réfléchir sur nos propres actes vis à vis des différences au travers de personnages caricaturaux, les méchants sont tous des puissants de ce monde, les gentils les êtres laissés de côté. Tous recherchent finalement la quintessence de la nature humaine à savoir la reconnaissance de ses pairs, mais aussi les liens qu'ils soient amoureux ou amicaux, qui lient les êtres.
Il n'y a pas trop de personnages, neuf en tout qui vous jouer un rôle plus ou moins important pour la suite. On les découvre petit à petit, avec un texte plutôt poétique et mignon et une cause à défendre celle des opprimés. Jusqu'où la folie peut entraîner une personne trop souvent moquée par ses différences, à finalement devenir mauvaise ? Ou alors, naissons-nous mauvais, être imparfait d'un seul cristal ? Nous observons leur avancer dans le monde, ces personnages mûrissent pour acquérir un esprit critique sur ce qui est en train de se jouer.
Zena est mon personnage favori. Consciente de ce qu'elle est et de ses limites, elle détient pourtant un grand courage et le sens du sacrifice pour ce qui lui semble juste. Elle protège Horty, avec qui elle forme un incroyable duo.
Outre les différences, l'auteur écris de manière crue les maltraitances, celles faites aux enfants et aux femmes. Ils les développent dans une courte partie, mais tout est mis à nu. Le processus d'apprentissage des enfants étant défaillant, il entraîne à la rancoeur et à commettre des actes horribles. La boucle est bouclée.
On aime ou on aime pas la plume, même si c'est une lecture facile. Il faut savoir lire entre les lignes le message, laisser le temps pour éclaircir nos questions, sans y répondre réellement et même à en donner d'autres. C'est une très bonne découverte pour moi.
Ma Note : 15/20
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